Posté par eqconews, le 20 février 2022
Par Samuel Samafou
L’entrée dans le XXIème siècle permet à l’Afrique d’écrire une page nouvelle de son histoire, celle qui voit les Etats africains devenir maîtres de leur destin. Après l'indépendance politique, l'Afrique est en effet en mesure d'aborder une deuxième étape, celle de l'indépendance économique, grâce à ses richesses naturelles, à ses réserves de terres cultivables et à l'ingéniosité de ses élites maitrisant les nouvelles technologies. L'Afrique peut accomplir ce fameux « saut de grenouille » dont parlent les économistes, qui permet d'accélérer les étapes de son développement. Les conditions existent, mais les obstacles demeurent dus à la mauvaise gouvernance, une croissance qui n’est pas suffisamment partagée, la corruption et l’absence d’un grand marché unique.
1) La mauvaise gouvernance. Les populations africaines ont soif de démocratie. L’histoire récente montre que le modèle occidental, plaqué artificiellement sur les réalités ethniques et territoriales, en opposition à la chefferie traditionnelle, ne fonctionne pas. L’État-nation et les lois qu’il promulgue restent des abstractions. Il convient d'inventer une nouvelle démocratie « à l'africaine » qui respecte les valeurs traditionnelles de probité, de respect des Anciens, de la famille, d'amour du travail, de joie de vivre et de partage. On pourrait ainsi développer une culture citoyenne qui mobiliserait la population en appliquant les principes de bonne gouvernance.
2) Le partage insuffisant des fruits de la richesse nationale. De nombreux pays africains ont connu, avant la crise sanitaire de la Covid-19, une croissance forte et impressionnante. Ces mêmes pays réunissent, au sortir de la crise sanitaire, les conditions pour repartir du bon pied. Le deuxième objectif sera donc d'orienter les politiques publiques vers une croissance mieux répartie, notamment en permettant l’accès aux services vitaux pour les populations les plus fragiles (santé, éducation, accès à l’eau, à l’énergie et notamment à l'électricité…) Comment développer une économie et augmenter le niveau de vie si les administrations, les usines, les hôpitaux, les habitations subissent sans arrêt des coupures de courant ?
3) Le fléau de la corruption. En 2018, le 30e Sommet de l’Union Africaine a porté sur le thème « L’Afrique à l’assaut de la corruption ». Dans son Rapport « Mesurer la corruption en Afrique IV », la Commission Économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) souligne que la corruption est la cause et l’effet d’une mauvaise gouvernance et d’institutions faibles. La corruption constitue l’un des principaux obstacles à la transformation structurelle de l’économie du continent, à la lutte contre la pauvreté et la précarité. Plus de 55 % des Africains considèrent que la corruption augmente. Le troisième objectif sera donc d'intensifier la lutte contre la corruption.
4) L’absence d’un grand marché unique. Réduits à son seul territoire, chaque pays africain est trop petit pour pouvoir développer l’économie, attirer les investissements directs et permettre de tenir sa place dans l’économie mondiale. Leur vulnérabilité aux crises économiques peut être réduite par la création d’un grand marché unique continental. Le quatrième objectif sera donc d'accélérer la mise en œuvre de La Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Il s’agit du plus grand marché unique de la planète, regroupant 1,3 milliard de personnes pour un PIB de quelque 2.000 milliards d’euros. Le ZLECAF a vocation à dynamiser le commerce sur le continent et à attirer les investisseurs du monde entier.
En Afrique, les besoins de financements non couverts sont estimés à 40 milliards de dollars par an. Une ère nouvelle doit s’ouvrir pour l’Afrique, celle de son indépendance économique, si nos dirigeants sont capables de prendre tous ces problèmes à bras le corps pour y parvenir.
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28/02/2022 à 12:05
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